Lettre ouverte à Google
Cher Google,
Je me souviens encore de notre première rencontre il y a une douzaine d’années.
Douze ans, dans l’informatique, c’est long. Sur Internet c’est même une éternité! En douze ans, nous somme passé du 56kb au 100Mb (1700 fois plus rapide!!), des pages persos avec …
Cher Google,
Je me souviens encore de notre première rencontre il y a une douzaine d’années.
Douze ans, dans l’informatique, c’est long. Sur Internet c’est même une éternité! En douze ans, nous somme passé du 56kb au 100Mb (1700 fois plus rapide!!), des pages persos avec fond d’écran Matrix aux sites ‘régie publicitaire’, des frames et tableaux au CSS et HTML5 etc. Quels sont les sites que j’utilisais en 1999 et que j’utilise encore maintenant? Caramail? Multimania? Voilà? Ahem… Non en fait, à part toi, il n’y en a pas.
A la rentrée scolaire 1999 donc, un professeur m’avait parlé de toi. Je dois avouer que je suis de suite tombé amoureux de ton interface. Quelle sobriété! Quelle efficacité! Un logo, une zone de saisie, un bouton. Avec mon modem RTC c’était un vrai plaisir à utiliser. Et surtout, quand je faisais une recherche, j’avais les réponses que j’attendais. Je me demandais même comment d’autres pouvaient encore utiliser Lycos (qu’est devenu ce beau labrador noir d’ailleurs?), Altavista, Yahoo et compagnie. Enfin bref, j’étais comblé.
Aujourd’hui encore, je ne vois pas comment je pourrais me passer de ton moteur de recherche. Il est devenu un réflexe, il est ma mémoire.
En 2004, tu m’as surpris en te diversifiant. Gmail est arrivé. J’ai obtenu rapidement une invitation, j’étais content. Voilà donc 8 ans que Gmail est ma messagerie principale. Pourtant, j’utilisais Hotmail qui me convenait parfaitement… Enfin… sauf pour les spams, la lenteur de l’interface et le fait que ce soit du Microsoft. J’avais déjà migré depuis 2 ans sur GNU/Linux donc je n’étais pas mécontent de me débarrasser définitivement de cette adresse email. Au niveau du tri du spam, y’a pas à tortiller, tu étais vraiment le meilleur et de loin.
J’apprécie aussi le fait que tu n’ais jamais changé brutalement. Tes interfaces ont évolué, petit à petit, discrètement, sans jamais être révolutionnées et ainsi perdre les utilisateurs qui ont vite fait de ne plus savoir où cliquer.
Dorénavant, mon smartphone est également propulsé grâce à toi. Tu m’envoies mes mails instantanément, tu me géolocalises, tu me permets d’accéder à certaines informations dont je n’avais auparavant accès qu’en étant chez moi. Maintenant, dans le train, le temps passe plus vite. Je blogue, je commente, je discutes, je lis les dernières news, tout ça en me déplaçant. La fonction top moumoute étant quand même la synchronisation des contacts entre mon téléphone et Gmail.
J’ai mis du temps à me mettre aux flux RSS. Si il y a bien une technologie où je ne suis pas unearly adopter, c’est celle là. J’ai commencé par utiliser un client lourd (liferea), puis je me suis rendu compte que ce n’était pas pratique du tout puisque quand je rentrais chez moi le soir, je retrouvais dans mon application les mêmes articles que j’avais déjà lu dans la journée. Je suis donc passé à… Google Reader. C’est vrai qu’il y a moult solutions équivalentes que je n’ai pas pris la peine de tester par flemmardise.
Le 1er Juillet j’obtenais mon invitation pour Google+. Enfin un réseau social qui me convient! Bon… Diaspora* aurait pu faire l’affaire mais les méthodes de développement employées et la lenteur de l’interface m’ont fait abandonner le projet malgré l’engouement initial. Contrairement à Facebook, j’ai enfin l’impression de maîtriser mon identité numérique. Peu à peu, mes amis m’y rejoignent, l’activité qui y règne est enthousiasmante et surtout la masse de boulets n’a pas encore débarqué (ce qui arrivera bien un jour où l’autre).
Alors quoi? Je t’aurais écrit cette lettre juste pour lister les services que tu me proposes et que j’utilise? Non bien sûr!
Mon cher Google, tu es devenu petit à petit mon interface d’accès au web. Tu connais tout de moi, ce que je fais, où je vais, ce que j’aime, ce que je découvre. Tu possèdes les clés de mon identité. Je sais comment tu utilises ces données et pour l’instant, cela me convient. Je te fais confiance pour à l’avenir ne pas utiliser ces données à des fins moins glorieuses. Je te fais confiance pour reconnaître tes erreurs quand tu en commettras, comme tu l’as déjà fait par le passé. Pour tout cela, moi et tous les autres utilisateurs seront vigilant afin que le pire ne se produise pas.