QRQVB : Les paquets UDP

Suite de la Question Réseau Qui Va Bien, nouveau billet purement réseau donc. Je comptais me lancer dans la description des paquets TCP, mais je pense qu’il est plus intéressant de se pencher d’abord sur UDP avant d’appréhender TCP.

UDP (Pour User Datagram Protocol) se situe dans …

Suite de la Question Réseau Qui Va Bien, nouveau billet purement réseau donc. Je comptais me lancer dans la description des paquets TCP, mais je pense qu’il est plus intéressant de se pencher d’abord sur UDP avant d’appréhender TCP.

UDP (Pour User Datagram Protocol) se situe dans la couche 4 du modèle OSI (couche transport). Pour rappel, au niveau de la couche 3 (IP), les datagrammes sont routés d’une machine à une autre en fonction des adresses IP (en fait, le routage se fait en fonction de l’adresse réseau, voir QRQVB : L’adresse IP). Lors de cette opération de routage, aucune distinction n’est faite entre les différents services pour lesquels ces paquets peuvent être destinés. Que ce soit pour une connexion SSH (port 22) ou HTTP (port 80) ou autre, les datagrammes IP sont tous indifféremment mélangés.

La couche 4 du modèle OSI ajoute un mécanisme qui permet l’identification du service  concerné. Plusieurs programmes de plusieurs utilisateurs pouvant simultanément circuler sur le réseau, il est indispensable de faire un tri entre les applications. Ici, l’idée est d’associer la destination du paquet à une fonction. L’identification de cette fonction ce fait à l’aide d’un chiffre nommé Port.

En tête UDP

Lors de l’étude des datagramme IP, nous avions vu le contenu de l’entête du paquet (partie verte). Ici, nous allons observer le contenu de l’entête du message (partie jaune) lorsque l’on traite un p>aquet UDP.

Le paquet UDP est composé de 8 octets.

Les 2 premiers octets contiennent le port source. Codé sur 16 bits donc. C’est le numéro de port de l’émetteur du paquet. C’est aussi le numéro de port sur lequel le destinataire doit envoyer sa réponse.

Les octets 3 et 4 stockent le port de destination. C’est sur ce port que sera remis le paquet lors de sa livraison à la machine ciblée.

Le port étant un entier positif de 16 bits, on en déduit que les bornes sont 0 – 65535 (2^16). Cependant, le port 0 n’est pas exploitable.

Les octets 5 et 6 contiennent la longueur de l’entête UDP et du message. Sa longueur minimal est 8 (entête UDP avec 0 données à transporter) et sa longueur maximal 2^16 = 65535 (64ko).

Les 2 derniers octets contiennent le cheksum. C’est la somme de contrôle de l’entête UDP et des données qui suivent.

Ports réservés

Toute machine qui utilise la pile TCP/IP se doit de connaitre un certains nombre de services bien connus, aussi appelé « well known port number » pour pouvoir dialoguer avec les autres machines sur internet. Sur une machines Unix, cette liste est placée dans le fichier */etc/services* et se doit d’être lisible par tous les utilisateurs et toutes les applications. Voici un extrait du contenu de ce fichier :

Nom             Port/Protocol     Commentaire

netstat        15/tcp
 qotd       17/tcp      quote
 msp        18/tcp      # message send protocol
 msp        18/udp
 chargen    19/tcp      ttytst source
 chargen    19/udp      ttytst source
 ftp-data   20/tcp
 ftp        21/tcp
 fsp        21/udp      fspd
 ssh        22/tcp      # SSH Remote Login Protocol
 ssh        22/udp
 telnet     23/tcp
 smtp       25/tcp      mail
 time       37/tcp      timserver
 time       37/udp      timserver
 rlp        39/udp      resource    # resource location
 nameserver 42/tcp      name        # IEN 116
 whois      43/tcp      nicname
 tacacs     49/tcp              # Login Host Protocol (TACACS)
 tacacs     49/udp
 re-mail-ck 50/tcp              # Remote Mail Checking Protocol
 re-mail-ck 50/udp
 domain     53/tcp              # name-domain server
 domain     53/udp
 mtp        57/tcp              # deprecated
 tacacs-ds  65/tcp              # TACACS-Database Service
 tacacs-ds  65/udp
 bootps     67/tcp              # BOOTP server
 bootps     67/udp
 bootpc     68/tcp              # BOOTP client
 bootpc     68/udp
 tftp       69/udp
 gopher     70/tcp              # Internet Gopher
 gopher     70/udp
 rje        77/tcp      netrjs
 finger     79/tcp
 www        80/tcp      http        # WorldWideWeb HTTP
 www        80/udp              # HyperText Transfer Protocol

Les ports 1 à 1023 sont réservés aux « well known ports ». Ils ne peuvent être utilisés que par des applications qui s’exécutent avec des droits privilégiés (root). Les autres ports peuvent être utilisés librement sans privilège particulier et sont en général employés par les applications clientes. Par exemple, sur ma machine, en ce moment, mon client IRC utilise le port 59175 pour communiquer avec le serveur irc holmes.freenode.net.

Mode non connecté

Contrairement à TCP, UDP est conçu pour permettre un échange de données entre 2 applications sans échange préliminaire. UDP est utilisé si les données à transmettre n’ont pas besoin d’être fragmentées en plusieurs paquet. La paquet est ainsi envoyé sans s’assurer qu’il arrive bien à destination. UDP est appelé mode de transport non connecté par opposition à TCP. Plus particulièrement, les paquets a destination d’une application UDP sont conservés dans une pile de type FIFO. Si l’application destinatrice ne les “consomme” pas assez rapidement, les plus anciens paquets risquent d’être écrasés par les plus récents… Un risque supplémentaire de perte de données.

Nous verrons comment TCP peut palier à ce problème dans la prochaine QRQVB